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Les Mays de Notre-Dame

Les Mays de Notre-Dame

14-05-2019 à 21:37:00

Ma chère Maylis,

Toi dont le prénom rappelle celui de la Vierge, cette petite lettre t’est destinée… Je voudrais 
te parler des Mays de Notre-Dame de Paris. 
Il faut prononcer « mai » et non « maye » 
comme le début de ton prénom. Je t’emmène cette fois-ci sur l’île de la Cité pour reparler encore un petit peu de notre chère cathédrale…

On appelle « Mays à Notre-Dame » une série de soixante-seize tableaux offerts à la cathédrale par les orfèvres, presque chaque année en date du premier mai (d’où leur nom), en hommage à la Vierge Marie, et ce de 1630 à 1707.

À l’origine, les orfèvres avaient leur propre chapelle au sein du sanctuaire. Le premier mai 1449, 
l’offrande du May à Notre-Dame de Paris fut instituée. 
Cette tradition prit différentes formes au fil du temps. 
À partir de 1533, on exposa des petits tableaux se rapportant à la vie de la Vierge. 
On les appelle les « petits Mays ». En 1630, les petits Mays furent remplacés par 
les « grands Mays ». C’étaient de grands tableaux d’environ 3,5 mètres sur 2,5 mètres. 
Bien plus hauts, bien plus grands que la porte de ta chambre !

Ces Mays étaient commandités auprès de peintres de renom. Après la fondation 
de l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1648, les artistes choisis étaient 
tous membres ou proches de cette dernière. Ces commandes devinrent rapidement une forme de concours de peinture religieuse. Leur sujet était la Vierge ou les Apôtres… Après les avoir exposés sur le parvis, on les accrochait au niveau des arcades de la nef ou du chœur.

Pour les peintres (comme Le Brun), c’était une grande promotion de voir ainsi exposée l’une de leurs œuvres, témoignage de leur savoir-faire. C’était pour eux, un vrai panneau de publicité ! Au début du XVIIIe siècle, ce fut la fin de cette belle tradition car les orfèvres n’avaient plus d’argent… Les Mays furent dispersés à la Révolution et beaucoup disparurent. Récupérés ensuite, ils embarrassèrent, au XIXe siècle, le restaurateur Viollet-le-Duc qui, orienté vers la pureté de l’art gothique, n’avait que faire de cette encombrante décoration !

Il en reste une cinquantaine actuellement. Certains sont au musée du Louvre, 
d’autres dans quelques églises ou divers musées français (principalement 
dans « la galerie des Mays » à Arras dans le nord de la France).

Treize tableaux furent fort heureusement récupérés par la cathédrale et ornaient 
les chapelles latérales de la nef de Notre-Dame. Ils ont été sauvés de l’incendie et vont 
être bientôt restaurés ! S’ils sont exposés à nouveau, nous irons les méditer ensemble. 
En attendant, je t’embrasse !

Vive Notre-Dame et à bientôt !

Tante Cécile

 

Actuailes n° 100 – 15 juin 2019

 


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