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Garder un oeil sur le tigre

Garder un oeil sur le tigre

30-04-2019 à 17:45:00

Les autorités sanitaires ont alerté ces derniers jours sur la présence du moustique tigre 
sur l’ensemble du territoire français. Cet insecte, qui peut être le vecteur (le « transporteur ») de maladies dangereuses pour l’homme, n’a cessé de se multiplier et de se déplacer ces dernières années. Faisons le point.

 

Carte d’identité du moustique tigre : son nom scientifique est aedes albo-pictus. On peut le reconnaître à ses écailles blanches visibles sur le thorax et on l’appelle « tigre » à cause des rayures qu’il a sur les pattes, comme les autres moustiques de la catégorie des aedes. Décrit pour la première fois en Inde à la fin du XIXe siècle, il est désormais présent sur les cinq continents.

Comment a-t-il fait pour se répandre si vite et si loin ? Les larves de moustique ont besoin de cinq jours dans l’eau pour se développer, de l’eau stagnante (pot de fleurs, flaque, vieux pneu laissé dehors…), puis l’insecte vit dans un rayon d’une centaine de mètres autour de son lieu de naissance, dans un trou de mur, dans n’importe quel endroit humide, avec une préférence pour les zones urbaines. Il s’adapte aux zones tempérées en rentrant en « dormance » pendant la période froide jusqu’au printemps suivant et il peut résister durant plusieurs heures sans eau : grâce à cette résistance et au réchauffement climatique, il a pu voyager dans des bateaux, des avions et se répandre partout dans le monde.

Pourquoi est-ce inquiétant ? Les femelles du moustique tigre piquent (surtout à l’aube et le soir) pour prélever une goutte de sang afin de pondre. Elles piquent aussi bien les animaux que les hommes et, pour garder le sang bien fluide, elles injectent dans leur victime un peu de leur salive. Le problème est que cette salive peut transmettre des virus que le moustique a attrapés sur une victime précédente, en particulier le virus de la dengue et de chikungunya, qui viennent à l’origine de zones tropicales. Des voyageurs porteurs de la maladie revenant de ces zones peuvent contaminer des moustiques qui, à leur tour, contaminent d’autres personnes. Ces virus, notamment celui de la dengue, peuvent être dangereux pour des personnes fragiles et, depuis dix ans, plusieurs cas de contamination en Europe (en Italie et en France) ont été constatés, alors que, jusqu’ici, ces maladies n’existaient que dans des régions lointaines.

Que faire ? Se sentir tous concernés : cette année, le moustique tigre a été observé en région parisienne aussi bien que dans la région de Lyon ou le sud de la France ! Essayer d’éliminer toutes les eaux stagnantes : changer régulièrement l’eau des plantes, couvrir d’une moustiquaire les bidons d’eau qui restent à l’extérieur, vider et drainer les gouttières… Le soir, se couvrir de vêtements longs et appliquer des lotions antimoustiques. Ne pas hésiter à utiliser des moustiquaires autour des lits, notamment des bébés. Et, bien sûr, consulter si on présente une fièvre importante, avec des frissons, des douleurs dans les membres ou derrière les yeux après avoir été piqué par des moustiques.

 

Anne-Sophie Biclet

 

Actuailes n° 99 – 1er mai 2019

 


moustique tigre
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