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Notre-Dame de Paris la France touchée au coeur

Notre-Dame de Paris la France touchée au coeur

30-04-2019 à 14:57:00

APPRENDRE AVEC L’ACTUALITÉ

Qui ne s’est jamais émerveillé devant ses tours majestueuses qui dominent l’île de la Cité ? Qui n’a jamais vibré au son de ses cloches puissantes ? Qui n’a jamais admiré 
ses magnifiques vitraux ou contemplé ses innombrables trésors ? Car l’émotion suscitée 
par l’incendie de Notre-Dame est à la hauteur de l’importance qu’elle représente 
dans le cœur des Français.

Retour sur les faits

Il est 18h15 ce lundi 15 avril quand débute la messe du Lundi saint. Une première alarme incendie va retentir lors de la lecture de l’évangile, puis la cathédrale est évacuée dans le calme, certains croyant à une fausse alerte. Une personne de la sécurité se rend alors dans les combles, mais ne constate rien de suspect à l’endroit indiqué comme possible départ de feu.

À 18h43, les visiteurs entrent à nouveau, mais pas pour longtemps car, pour la deuxième fois, l’alarme retentit. En effet, l’employé de la sécurité vient de découvrir des flammes dans un second lieu. Dès 18h50, une fumée grise commence à se dégager de la toiture, devenant de plus en plus épaisse au fil du temps. Les premiers pompiers arrivent alors sur les lieux, qu’ils connaissent bien pour s’y entraîner régulièrement. Ils demandent alors des renforts tandis que les lances à eau entrent en action.

Le combat qui s’annonce est alors titanesque et à 19h12 un petit commando entre dans la cathédrale pour sauver les reliques. Les badauds affluent alors autour du sinistre, que la police essaie de contenir. C’est sous leurs yeux ébahis qu’à 19h50 la flèche s’effondre. Le combat fait toujours rage et à 22h50 les pompiers peuvent annoncer que les deux tours sont sauvées.

Un robot lanceur d’eau, appelé Colossus, s’active toujours dans la cathédrale. Le feu ne sera finalement maîtrisé que vers 3h du matin et totalement éteint vers 9h30, soit après quatorze heures de lutte incessante. Au total, ce ne sont pas moins de six cents pompiers et dix-huit lances qui seront mobilisés durant la soirée et la nuit. L’enquête peut alors commencer.

Une enquête longue et difficile

Après le temps de la stupeur mais également du soulagement vient le temps des questions. Des travaux de réfection venaient de démarrer et attirent immédiatement l’attention. De fausses rumeurs courent aussi, tant Notre-Dame représente une cible pour des terroristes islamistes ou pour des satanistes. D’autant plus que de nombreuses églises ont été incendiées en France durant les semaines qui précèdent.

Afin d’y voir clair, la police criminelle va donc mobiliser plusieurs dizaines d’enquêteurs dans les mois à venir. Maintenant que la cathédrale est sécurisée, ils peuvent commencer leur enquête de terrain afin d’y trouver des indices et donc d’apporter des réponses.

Toutefois, ce travail sera difficile car certaines preuves peuvent avoir brûlé. La seule certitude à ce stade est que le feu a démarré au centre de la toiture sous la base de la flèche. Si la piste accidentelle est toujours privilégiée, des indiscrétions mettent en lumière des failles dans la sécurité. Des mégots ont tout d’abord été retrouvés sur les échafaudages, prouvant que des ouvriers ne respectaient pas les règles de sécurité. Mais une cigarette mal éteinte ne peut être à l’origine d’un feu aussi important. Sans aucune preuve à ce stade, la piste du court-circuit est aussi explorée. Enfin, les enquêteurs veulent comprendre pourquoi le feu n’a pas été détecté plus tôt, rendant ensuite le travail des pompiers plus compliqué et les dégâts plus importants.

Un chantier titanesque et des questions

Le président de la République a fixé cinq ans pour reconstruire Notre-Dame. Ce délai coïncide avec l’organisation à Paris des Jeux olympiques de 2024. Mais le délai pourra-t-il être tenu ? Rien ne permet de le dire à ce stade : il va déjà falloir quatre mois pour sécuriser véritablement les lieux, avec pour objectif prioritaire de mettre en place un gigantesque parapluie face aux intempéries. Il faut également installer des poutres pour consolider l’édifice. Puis débutera le retrait des gravats et alors seulement pourra commencer le diagnostic.

Une autre question se pose : faut-il reconstruire à l’identique, en particulier le toit et la flèche ?

On sent chez le Premier ministre et le président la tentation d’y intégrer une architecture plus moderne. Si cela se confirmait, cela ne manquerait pas de déclencher des polémiques. En revanche, le financement ne devrait pas poser de problème, tant cet incendie a déclenché un magnifique élan de générosité en France et dans le monde. Estimée à un milliard d’euros, la somme nécessaire à la reconstruction semble déjà réunie. Enfin, la France compte de nombreux artisans et compagnons à même de faire revivre Notre-Dame.

Finalement, cet incendie nous aura rappelé combien notre patrimoine est fragile, de l’église de notre village au joyau des cathédrales. Et combien nous devons prêter attention à ce qui fait notre identité. Cet événement aura également souligné combien les Français sont attachés à Notre-Dame, qui constitue une partie de l’âme de la France et qui résonne au cœur de chacun d’entre nous. Enfin, alors que notre pays connaît de profonds doutes et des tiraillements, Notre-Dame aura prouvé qu’un grand peuple sait se retrouver autour de ce qui fait sa force et sa vitalité. Puissent les Français continuer à se retrouver dans un élan commun pour sa reconstruction !

Julien Magne

 

Actuailes n° 99 – 1er mai 2019


incendie église notre-dame de paris 15 avril 2019
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