Venezuela : la crise s’enlise

La situation n’en finit pas de se détériorer au Venezuela.

Au niveau politique : le 29 mars, Juan Guaidó, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, a été déclaré inéligible pour quinze ans par le gouvernement du chef de l’État en place, Nicolás Maduro. Guaidó a aussitôt rejeté cette décision et a appelé à la poursuite des manifestations contre Maduro.

Pour la population, la situation devient très compliquée en raison de nombreuses coupures d’électricité : vingt régions sur vingt-trois ont été plongées dans le noir à plusieurs reprises depuis le début du mois de mars. À cela s’ajoutent les longues files d’attente pour obtenir du carburant et les rares supermarchés ouverts et donc pris d’assaut.

Au niveau international, enfin, la Chine et la Russie ont apporté de l’aide humanitaire à la population par des avions ou des convois militaires. Ces événements ont été largement médiatisés par Nicolás Maduro, cherchant à prouver qu’il est encore soutenu par des grandes puissances. Mais la présence de soldats russes dans ce pays est très mal vu par les États-Unis et devient source de fortes tensions entre les présidents américain et russe. Donald Trump ne souhaite pas que la Russie se mêle des affaires du Venezuela, pays géographiquement proche des États-Unis et considéré comme l’un de leurs partenaires.

De plus en plus, il semble que deux camps s’affrontent et donnent l’impression d’être irréconciliables. Les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir de ce pays, autrefois l’un des plus prospères d’Amérique latine.

François Senlis

Actuailes n° 98 – 3 avril 2019