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Intelligence artificielle 3 : des algorithmes rendus intelligents

Intelligence artificielle 3 : des algorithmes rendus intelligents

30-05-2018 à 07:12:53

On parle d’apprentissage non supervisé quand, plutôt que de donner à un algorithme de reconnaissance de légumes les caractéristiques précises (forme, couleur, taille…) d’une carotte ou d’un chou-fleur, on le laisse les déterminer lui-même à partir d’un jeu de photos déjà triées : en lui montrant suffisamment de légumes, il devient capable de retrouver tout seul ce qui les différencie. De la même manière, en lui faisant étudier beaucoup de parties d’échecs, il identifie lui-même les bonnes et mauvaises stratégies.

 

Cette grande force de l’IA peut aussi être une faiblesse et un danger : la pertinence des résultats dépend beaucoup du nombre et de la qualité des données d’entraînement. Par exemple, pour développer des programmes reconnaissant les chiffres de 0 à 9 avec une précision de plus de 99 %, une base de données populaire, appelée MNIST, contient 60 000 images ! Imaginez la quantité de données nécessaires pour lire votre prénom ou pour répondre automatiquement aux questions orales d’un utilisateur…

Si les données utilisées pour l’apprentissage sont erronées ou pas assez exhaustives, la précision de la machine sera bien moindre. La nécessité de collecter les données adéquates pour améliorer les IA est la base du modèle économique de nombreux services en ligne : nous les utilisons gratuitement, mais les données que nous leur transmettons servent à nous présenter des publicités mieux ciblées ou à améliorer des algorithmes.

 

Si l’IA permet de résoudre des problèmes complexes, sa mise en œuvre demande donc de bons algorithmes entraînés sur de gigantesques bases de données et de très puissantes machines pour que le temps de traitement reste accessible. Elle nécessite aussi d’être encadrée sur le plan éthique. Beaucoup d’éléments qui expliquent le besoin du soutien de l’État pour la recherche, l’aide à la mise en place de formations et au développement des bases de données dans le pays pour que la France puisse continuer d’exister sur ce domaine où les champions sont aujourd’hui américains… et chinois.

 

Malo du Bretoux

 

Actuailes n° 86 – 30 mai 2018


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