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Il faut sauver Alstom !

Il faut sauver Alstom !

20-09-2016 à 15:50:27

L’annonce par l’entreprise de l’arrêt de la production de son usine de Belfort remet Alstom sous le feu des projecteurs médiatiques et contraint l’État à la manœuvre pour éviter un fiasco social.

L’affaire avait déjà fait grand bruit lorsque, en 2014, Alstom avait cédé au conglomérat américain General Electric sa branche énergie, représentant les deux tiers du chiffre d’affaires du groupe français. L’opinion publique s’était émue de voir le dépeçage d’un fleuron de l’industrie de notre pays. Alstom est aujourd’hui désendetté et affiche un chiffre d’affaires de 6,9 milliards d’euros, en hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, recentré sur ses activités de transport, le groupe, connu notamment pour avoir conçu et produit le TGV, souffre aujourd’hui en France d’un manque de commandes, sa croissance étant dopée par l’activité à l’international et plus particulièrement dans les pays émergents.

Et, pour compléter la description de ce contexte, il faut ajouter que le marché de la production ferroviaire en France est très concurrentiel. Citons des géants industriels tels que le canadien Bombardier, l’allemand Siemens, le chinois CRRC ou le japonais Hitachi.

C’est pour ces raisons que la direction prévoit d’arrêter la branche « production et études » de son usine de Belfort dans les deux années à venir. Si elle a lieu, cette décision entraînerait la suppression de quatre cents postes et un transfert des salariés vers d’autres usines du groupe. Face à cette perspective, le président François Hollande a décidé de se mobiliser. Tout d’abord parce que l’État possède 20 % des parts du capital d’Alstom et, qu’à ce titre, il a un droit de regard sur les décisions prises par la direction du groupe. Ensuite et surtout parce que François Hollande et son gouvernement ont déjà connu des événements similaires avec un impact social important1, pouvant ternir l’image du président et du Parti socialiste, dont François Hollande est issu.

La situation semble bien complexe pour le chef de l’État, pris en étau entre une entreprise et ses exigences de rentabilité d’un côté, et un électorat sensible à l’enjeu économique et social que représente l’arrêt de la production de cette usine de Belfort, à moins d’un an de l’élection présidentielle…

 

1Notamment l’arrêt des hauts fourneaux de sidérurgie à Florange (Moselle).

 

Actuailes n°56 – 21 septembre 2016

 

 


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