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Frappes françaises en Syrie

Frappes françaises en Syrie

17-04-2018 à 22:25:48

Dans la nuit du 13 au 14 avril, des avions français, américains et britanniques ont mené une série de frappes aériennes en Syrie.

 

Le 7 avril, des informations en provenance de la ville de Douma, près de Damas, avaient fait état d’attaques chimiques, entraînant la mort de soixante-dix à cent personnes et cinq cents blessés environ. Après enquête nationale, le président Macron a considéré que les preuves étaient suffisantes pour attester de la réalité de l’attaque et de la responsabilité du régime syrien.

Ces frappes ont détruit une part significative de l’arsenal chimique syrien. Paris a pris cette décision pour plusieurs raisons :

– l’emploi de l’arme chimique est une menace contre nos propres intérêts. Sa banalisation pourrait amener d’autres acteurs, États ou non, à en faire usage contre nos propres forces ou ressortissants ;

– la crédibilité française était en jeu. Emmanuel Macron avait, en juin dernier, déclaré que l’usage de l’arme chimique était une ligne rouge. Ne rien faire après toutes les accusations qui pointaient du doigt la responsabilité de Damas aurait été un signe de faiblesse pour le président et pour la France ;

– alors que la marge de manœuvre diplomatique française, dans la crise syrienne, est limitée, cette frappe est une manière de peser à nouveau dans les négociations ;

– Donald Trump a déclaré dernièrement qu’il voulait retirer ses forces dès que possible de Syrie. Associer Washington à nos frappes est un moyen d’impliquer davantage les Américains dans la résolution de la crise et de retarder le retrait militaire.

La légalité de l’opération étant, aux yeux du droit international, fragile et douteuse, le fait d’associer les États-Unis et la Grande-Bretagne est un moyen de la justifier, d’une certaine manière.

Enfin, des représailles russes restent à ce stade peu probables. Moscou avait été prévenue de l’attaque. Elle avait pris toutes les mesures de sécurité nécessaires pour protéger ses forces en Syrie. Il est peu probable qu’elle souhaite répondre militairement à l’attaque française, sauf à vouloir initier une troisième guerre mondiale.

Reste à savoir si les frappes françaises, britanniques et américaines vont dissuader définitivement Bachar el-Assad de réemployer l’arme chimique. L’an dernier, les Américains avaient frappé pour les mêmes raisons. En vain…

 

Actuailes n° 84 – 18 avril 2018

 

 

 

 

 


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