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La maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer

22-03-2017 à 06:54:35

Élise vient de passer le week-end avec ses parents chez son grand-père et elle est mal à l’aise. À plusieurs reprises, lors de leurs conversations, celui-ci lui a posé trois fois la même question alors qu’elle venait de lui répondre. Et lorsqu’ils ont parlé des vacances prochaines dans leur maison, il a cherché le nom du village pendant de longues minutes avant que son fils ne le lui souffle, l’air gêné. Que se passe-t-il ? Lorsqu’elle essaye de poser la question à ses parents sur le trajet du retour, ils ont l’air malheureux et inquiets et lui parlent de la « maladie d’Alzheimer »… De quoi s’agit-il ?

 

La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente cause de « démence » : ce terme désigne une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de la capacité à réaliser ses activités quotidiennes. C’est une maladie neurodégénérative (qui détruit les neurones = les cellules du cerveau) dont le diagnostic est fait en très grande majorité après 65 ans, même si l’âge n’en est pas responsable. On observe dans le cerveau des lésions liées à l’accumulation de certaines substances entre les cellules et dans les cellules. Certaines parties du cerveau sont particulièrement touchées, comme l’hippocampe qui est responsable de la mémoire. Puis progressivement l’ensemble du cortex (la périphérie du cerveau, qui permet de gérer les informations et les réactions adaptées).

Comment l’attrape-t-on ?                                                                                       

Cette maladie ne peut pas se transmettre d’une personne à l’autre et les causes de son développement ne sont pas encore toutes connues. On sait qu’il existe des facteurs favorisants dans les gènes (mais plusieurs dizaines de gènes sont concernés et ils ne suffisent pas à expliquer la répartition des malades), mais surtout dans l’environnement et le mode de vie des patients. L’obésité, l’hypertension, le tabagisme, trop peu d’exercice physique seraient des facteurs prédisposants. Il y a beaucoup de nouvelles études qui explorent aussi d’autres hypothèses, comme par exemple le lien entre la maladie d’Alzheimer et les infections fungiques (dues à des champignons) que l’on retrouve dans le cerveau de certains patients.

Comment se manifeste-t-elle ?

Il y a différentes phases dans les symptômes (les signes de la maladie) : la démence évolue en quatre étapes, de légère à sévère, et frappe surtout la mémoire des patients au début. On ne se souvient plus des choses récentes, des noms des rues, on se perd dans son emploi du temps. Progressivement, la perte de mémoire s’aggrave et fait qu’on ne reconnaît plus sa famille, on ne sait plus faire des gestes habituels et finalement l’atteinte du cerveau empêche de parler ou de réfléchir.

La maladie rend donc très dépendant de l’entourage, car on ne peut plus gérer seul la vie quotidienne. Ces troubles cognitifs (du fonctionnement de la pensée) sont associés – et c’est très important pour aider les malades – à des troubles du comportement et de l’humeur. Les patients sont souvent très angoissés, se sentent perdus ou inquiets sans savoir pourquoi, alternent des phases d’agitation ou d’apathie (ils sont un peu inertes). Finalement, la maladie provoque la mort en quelques années.

Comment la soigne-t-on ?

Il existe deux catégories de médicaments qui ont un effet positif sur les capacités des patients, mais hélas de façon temporaire et sans qu’on puisse la guérir à ce jour. Il est très important de faire le diagnostic tôt, car plus la prise en charge est précoce, plus on ralentit l’évolution initiale. C’est surtout la stimulation intellectuelle des patients, les changements de certains modes de vie, le soutien de l’entourage qui améliorera leur état. Il faut aussi que la recherche avance pour espérer des vrais progrès thérapeutiques (des traitements).

Dois-je m’inquiéter si un de mes proches oublie des choses ?

Il existe de multiples raisons d’avoir des troubles de la mémoire : la fatigue, le stress, des problèmes vasculaires (des vaisseaux sanguins du cerveau), la dépression, l’âge avancé… Si ces oublis deviennent de plus en plus nombreux et concernent des événements récents, il faut consulter un neurologue (le spécialiste du cerveau et des nerfs) qui fera un test appelé le MMSE (Mini Mental State Examination) qui évalue la mémoire et permet de dépister la maladie. S’il a un doute, d’autres examens seront nécessaires pour poser le diagnostic.

Comment réagir avec un proche malade ?

Ne pas avoir peur d’être avec lui (ou elle) et comprendre que ce qu’il dit de travers n’est pas de sa faute. Essayer (au moins au début) de le stimuler en jouant, en le faisant parler, en rappelant des souvenirs. Et soutenir beaucoup les personnes qui vivent avec des malades et doivent les assister pour le quotidien, ce qui peut être épuisant et nécessiter finalement de les envoyer dans des hôpitaux ou des maisons de retraite. Et puis, le jour où vous le pourrez, participer à la recherche médicale avec votre cerveau ou votre argent. Enfin, ne pas oublier que l’on peut aimer et être aimé même avec un cerveau tout abîmé…

 

Anne-Sophie Biclet

 

 

Actuailes n° 66 – 22 mars 2017

 

 

 

 


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