Anneau de Jeanne d’Arc. Le retour !

Seule relique de sainte Jeanne d’Arc, cet anneau est resté six cents ans en Angleterre et revient définitivement sur le sol français grâce au Puy-du-Fou. Actuailes vous explique le détail de cette belle histoire.

Maître Jacques Trémolet de Villers, avocat français, auteur d’un récent ouvrage sur le procès de Jeanne d’Arc (Jeanne d’Arc, le procès de Rouen), apprend qu’un anneau présenté comme ayant appartenu à la sainte sera mis en vente aux enchères en Angleterre deux jours plus tard, le 26 février 2016. Il appelle Philippe de Villiers, fondateur du Puy-du-Fou et également auteur d’un livre sur Jeanne d’Arc (Le roman de Jeanne), pour lui apprendre la nouvelle. Ce dernier en parle à son fils, Nicolas de Villiers, président du Puy-du-Fou, qui décide de tout faire pour racheter l’anneau.
En quelques heures, la Fondation Puy-du-Fou-Espérance réussit à trouver de nombreux et généreux donateurs permettant de réunir une somme d’argent importante, nécessaire pour l’acquisition de cet anneau.
La vente aux enchères a lieu à Londres. Mis en vente à 19 000 €, le prix s’envole au fur et à mesure des enchères, car de nombreux collectionneurs du monde entier sont intéressés. Finalement, le Puy-du-Fou réussit à racheter l’anneau au prix de 376 833 € (hors taxes) ! Après plusieurs siècles aux mains des Anglais, il redevient français ! Le 4 mars, Nicolas de Villiers le récupère à Londres puis le rapporte au Puy-du-Fou, où il sera exposé de façon permanente dans une chapelle ouverte à tous.
Certains historiens émettent des doutes sur l’authenticité de l’anneau. Il est pourtant décrit très précisément dans les archives du procès de Jeanne d’Arc : celle-ci, interrogée par l’évêque Cauchon qui l’accusait de sorcellerie à cause de cet anneau, explique qu’il est gravé de trois croix et porte les inscriptions « Jhesus Maria ». Jeanne l’aurait reçu lors de sa première communion à Domrémy.
À la mort de la sainte en 1431, après avoir été confisqué dès le début du procès, l’anneau est donné par l’évêque Cauchon au cardinal anglais Henri Beaufort qui rentre avec cet anneau en Angleterre, où il restera jusqu’à nos jours.

Des analyses scientifiques ont également été menées ; elles prouvent qu’il s’agit bien d’un anneau datant du XVe siècle. Tout laisse donc à penser que c’est bien l’anneau ayant appartenu à Jeanne d’Arc, même s’il n’est pas possible d’avoir une certitude absolue. Me Trémolet de Villers affirme, en parlant de l’anneau : « Il est toujours resté en Angleterre, il y a donc de très fortes chances pour que ce soit lui. »
Il s’agit là du seul souvenir que nous ayons de Jeanne d’Arc. Pour éviter toute vénération, les Anglais avait tout brûlé et jeté son cœur dans la Seine. Le retour en France de son anneau est un symbole très fort pour notre pays !

Qu’est ce qu’une vente aux enchères ?
Une vente aux enchères est une vente (d’objets, de meubles, de voitures, de maisons…) ouverte au public : tout le monde peut y participer. Elle est dirigée par un commissaire-priseur. Chaque objet est mis en vente avec un prix de départ, appelé la mise à prix.
Les personnes intéressées par l’acquisition d’un objet proposent à tour de rôle un prix pour l’acheter : cela s’appelle « enchérir », c’est-à-dire proposer un prix supérieur à celui qui vient d’être annoncé. Une personne « fait monter les enchères » lorsqu’elle propose un prix supérieur à celui qui a été annoncé.
L’enchère est terminée lorsque l’objet a été adjugé à la personne qui a proposé le prix le plus élevé.
Quand beaucoup de personnes veulent acquérir le même bien, le prix de vente final est très souvent bien supérieur au prix de départ (mise à prix), ce qui est le cas de la vente de l’anneau de Jeanne d’Arc (adjugé à près de vingt fois le prix de départ !).