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Le prix du baril de pétrole poursuit sa chute

Le prix du baril de pétrole poursuit sa chute

20-01-2016 à 21:57:03

Le cours de l’or noir n’en finit pas de chuter depuis deux ans. En 2014, le baril s’échangeait à 110 $. Il s’échange aujourd’hui à un prix inférieur à 30 $, c’est-à-dire que le contenant (le baril) vaut plus cher que le contenu (le pétrole) ! Actuailes avait déjà consacré un article1 en 2015 sur ce sujet, expliquant les raisons économiques liées à cette baisse. Un an plus tard, la chute se poursuit et si la cause principale est toujours la même, c’est-à-dire un excès d’offre par rapport à la demande, une raison d’ordre géopolitique permet de comprendre pourquoi le prix du pétrole continue de baisser.

En effet, face à une demande en légère croissance, l’offre des pays producteurs de pétrole continue de surabonder : l’excès est aujourd’hui d’environ 1,8 millions de barils par jour par rapport à la demande. Auparavant, les pays producteurs n’avaient qu’à diminuer la production pour que le prix reparte à la hausse. Le problème est que depuis quelques mois, l’Arabie Saoudite, premier pays producteur au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé d’élever son niveau de production afin d’affaiblir ses concurrents, et notamment son ennemi historique, l’Iran, qui a annoncé récemment son retour officiel dans l’activité commerciale liée à l’exportation de sa production pétrolière2 en augmentant sa production de 500 000 barils par jour. Bénéficiant de coûts de production moins élevés que d’autres pays producteurs comme le Venezuela ou l’Algérie, l’Arabie Saoudite peut se permettre de vendre son baril à moins de 30 $, d’autant plus que ce pays est doté de gigantesques réserves, estimées à 650 milliards de dollars. Mais la hausse de production opérée par l’Arabie Saoudite a pour effet de faire pression sur les prix et asphyxie les pays dont les coûts de production se trouvent aux alentours de 60-80 $ le baril. Ce qui signifie que ces acteurs perdent de l’argent en vendant leurs barils !

Les effets sont dramatiques pour ces pays et les tensions s’accumulent au sein de l’OPEP, pouvant menacer à terme l’existence de cette organisation. Les conséquences sont aussi néfastes pour les sociétés pétrolières qui exploitent un pétrole qui devient de moins en moins rentable. Le consommateur en revanche bénéficie de cette guerre de prix même si la répercussion de cette baisse de prix à la pompe n’est pas aussi spectaculaire que la chute du prix du baril, en raison des taxes et des nombreuses activités intermédiaires entre la production et la consommation.

 

 

Vous souhaitez réagir ? Contactez-moi : echodeleco@actuailes.fr.

 

1.Actuailes n° 30, « la baisse du cours du pétrole et ses effets »

2. L’Iran a fait l’objet pendant trois ans d’un embargo par certains pays industrialisés, dont la France, qui l’empêchait d’exporter certains produits, dont le pétrole.


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