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Le mystère de Lucy Lost de Michael Morpurgo

24-11-2015 à 08:47:14

Le mystère de Lucy Lost de Michael Morpurgo, traduit de l'anglais par Diane Ménard. Illustration de couverture de François Place. Gallimard jeunesse. Avril 2015. 15,50 euros. 448 pages. A partir de 12 ans, largement jusqu'à 15 ans. Filles et garçons.

100 ans après le torpillage du Lusitania, un poignant roman d'aventure.

Découverte plus morte que vive sur un îlot inhabité au large de la Grande-Bretagne, une petite fille de douze ans est sauvée par un pêcheur et sa famille. L'origine de cette enfant est mystérieuse : d'où vient-elle, qui est-elle ? Choquée psychiquement, elle a perdu mémoire et parole... Les habitants de l'île qui la recueillent sont loin d'imaginer qu'elle a survécu au torpillage par les Allemands du Lusitania, somptueux navire qui relie New-York et Liverpool en ce mois de mai 1915.

Beaucoup plus tard dans le roman, on découvre que sa planche de salut a été le piano à queue de la grande salle à manger du paquebot sur lequel elle avait joué la veille au soir...

Cette histoire poignante, passionnante sur le plan historique et psychologique est magnifiquement menée par le maître en littérature jeunesse qu'est Michael Morpurgo.

Quels sont les points forts de ce roman ?

Le suspense : Même si le lecteur sait dès le début du roman à peu près comment l'enfant est arrivée là, il attend avec angoisse que la petite fille lève le voile sur son identité et surtout se retrouve elle-même. D'autant plus que la curiosité fait peu à peu place à l'agressivité dans certains esprits car on la soupçonne d'être allemande. Elle est américaine et a tout perdu dans le naufrage. Retrouvera-t-elle son père blessé qui est soigné en Angleterre ?

L'aspect historique : Fidèle à cet épisode dramatique, le roman est complété par quelques pages qui précisent le contexte, la campagne des U Boote pendant la première guerre mondiale etc.

Les personnages : Toute une palette de caractères et de belles figures dont certaines sont pleines de noblesse. L'amitié entre la petite fille courageuse et le fils du pêcheur est très saine. Pas de manichéisme : quelques scènes dans un sous-marin allemand nous montrent que « l'ennemi » a aussi un cœur de père.

Et enfin, le style de Morpurgo et de sa traductrice, Diane Ménard, qu'il faut saluer.

La violence est présente, la méchanceté, la souffrance, la mort et la cruauté mais ce sont la vérité et l'amour qui l'emportent.

Alors qu'est commémoré le centenaire du Lusitania http://www.rmslusitania.fr/, ce livre offre un regard intelligent et réaliste - quoique légèrement teinté de pacifisme comme toujours chez Morpurgo - de la guerre et de ses conséquences sur les destins bouleversés des familles.

Amitié, pardon, pouvoir de la musique et équilibre d'une micro-société insulaire sont autant de thèmes annexes évoqués avec talent.

Valérie d'Aubigny


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