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Le Kerguelen : nouveau fleuron de l'armateur français CMA CGM

Le Kerguelen : nouveau fleuron de l'armateur français CMA CGM

30-05-2015 à 19:52:34

Le transport maritime continue son essor depuis les années 60, avec la présence de porte-conteneurs toujours plus grands. Retour sur une invention qui a révolutionné le commerce mondial.

 

            Le groupe de transport maritime français CMA-CGM a baptisé le 12 mai au port du Havre son dernier-né : le porte-conteneur Kerguelen. Ce géant des mers impressionne par sa taille et ses capacités : d’une longueur de 398 mètres (plus long que la tour Eiffel) et d’une largeur de 54 mètres (plus large que l’Arc de Triomphe), il peut contenir 17 722 conteneurs de 20 pieds (6 mètres de longueur pour une hauteur de 2,5 mètres), soit l’équivalent de 109 km de conteneurs mis bout à bout ! Plus grand porte-conteneur français, le Kerguelen se place au 5e rang mondial.

Pour comprendre les raisons qui expliquent l’existence de ces bateaux aux mesures exceptionnelles, il faut revenir à l’origine du conteneur dans les années 50. Cette boîte métallique a été créée par un Américain, Malcom McLean, lassé de faire la queue pour charger ses marchandises dans des bateaux de transport maritime. Partant de la remorque de son camion, il supprime les roues, les essieux et le châssis du véhicule pour intégrer directement la remorque sur un ancien pétrolier. Le 26 avril 1956, il fait charger cinquante-huit conteneurs de bière sur le port de New York, en direction du port de Houston, Texas. Il ressort de ce premier transfert qu’une tonne de marchandise transportée par voie maritime coûte trente-sept fois moins chère que si elle était transportée par voie terrestre ! Le conteneur va ainsi révolutionner le commerce mondial, les industriels vont s’en emparer, contribuant à mettre en circulation en 2012 plus de 600 millions de conteneurs, et faisant de cet objet le symbole de la mondialisation.

L’augmentation du nombre de conteneurs en transit permet aux entreprises d’écouler leurs marchandises plus rapidement, donc de réduire leurs stocks et de produire un bien dans des endroits différents, et notamment dans des pays où les coûts de production sont moins chers (on parle de délocalisation des moyens de production).

Pour accompagner cet essor, les armateurs ont dû faire évoluer les capacités de leurs bateaux de transport. Aujourd’hui, le marché des porte-conteneurs est tenu par une dizaine de groupes de transport, les trois premiers se répartissant plus du tiers du marché : MAERSK (Danemark), MSC (Suisse) et CMA-CGM (France). L’armateur français emploie 20 000 personnes à travers le monde pour un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards d’euros. Ces entreprises acquièrent des porte-conteneurs toujours plus grands, afin de faire baisser le prix du transport et d’être toujours plus compétitifs, grâce aux économies d’échelle[1] Mais ces bateaux représentent un investissement important pour l’entreprise : Le Kerguelen a coûté 150 millions d’euros à CMA-CGM. Investissement de long-terme qui, pour être rentable, nécessite une croissance du marché mondial toujours dynamique dans cinq ou dix ans.

Malgré le ralentissement de la croissance mondiale, marqué par un ralentissement de la consommation chinoise, les armateurs semblent confiants, puisqu’ils continuent d’investir, notamment à travers l’acquisition de porte-conteneurs réfrigérés pour le transport de produits frais ! Affaire à suivre..

 

[1] Économies d’échelle : le coût de production (ici, le coût du carburant et le coût en capital, c’est-à-dire le coût du bateau) n’est pas proportionnel au nombre de conteneurs transportés. Donc, plus le nombre de conteneurs que je transporte est élevé, plus mon coût de production est faible. Le prix dû à la consommation de carburant et celui de l'acier (nécessaire à la construction du bateau) dépendent de la taille du bateau, mais ils ne grimpent pas aussi vite que le chiffre d'affaires, c’est-à-dire le prix que les fournisseurs paient aux armateurs pour le transport de leurs marchandises.


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