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 La fin des quotas laitiers en Europe

La fin des quotas laitiers en Europe

15-04-2015 à 10:00:12

 

Source de revenus stables pour les producteurs laitiers, les quotas laitiers ont été supprimés et vont donner lieu à une concurrence acharnée.

 

            Le 1er avril 2015 a pris fin une mesure de l’Union européenne datant de 1984 et qui imposait des quotas de production de lait aux états membres. Pour comprendre la genèse de cette loi européenne, il faut remonter aux années d’après-guerre, où les économies des pays du continent européen sont exsangues. Des politiques sont mises en place pour encourager les agriculteurs à produire davantage de lait. Mais les années défilent, les pays européens retrouvent le chemin de la croissance et l’offre devient alors supérieure à la demande ; les stocks s’accumulent. Aux subventions données aux agriculteurs pour les inciter à produire plus font place des quotas pour limiter la production. La « politique agricole commune », pilier de l’Union européenne coordonne la mise en place d’amendes et de subventions, qui ont au moins le mérite de garantir un revenu aux producteurs de lait.

Mais le contexte a de nouveau évolué, et, aujourd’hui, face à la mondialisation et à la demande croissante à l’échelle internationale, la commission européenne a décidé de supprimer ces quotas. La France est le deuxième producteur de lait en Europe, avec 26 millions de tonnes en 2013, derrière l’Allemagne (31 millions de tonnes). Mais une des caractéristiques de cette production française réside dans la taille moyenne d’un troupeau de vaches : cinquante-quatre vaches. Ce chiffre est comparable à la moyenne allemande (cinquante-six), mais il existe une grande hétérogénéité chez nos voisins d’Outre-Rhin, bon nombre de troupeaux se situant aux alentours des deux cents vaches. Cet indicateur a son importance dans un contexte économique mondialisé où les grosses exploitations agricoles sont mieux armées face à la concurrence.

Par ailleurs, les prix n’étant plus encadrés par ces quotas, les producteurs s’attendent à une plus grande volatilité, marquée par la loi de l’offre et de la demande. Les revenus ne seront donc plus garantis comme c’était le cas auparavant.

Néanmoins, les producteurs français (environ 65 000) sont dans l’ensemble plutôt optimistes. Face à la concurrence des pays scandinaves ou de la Nouvelle-Zélande (en termes de quantité) ou des pays de l’Est (en termes de prix), Ils mettent en avant la qualité de leur production, dont la valeur ajoutée prend forme à travers la grande variété de fromages français, de renommée souvent internationale.

Autre avantage, la filière laitière française compte de nombreux champions à l’échelle mondiale, comme Lactalis (au premier rang avec 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 15 milliards de litres de lait collectés) et Danone (au quatrième rang mondial avec 11,4 milliards d’euros et 8,2 milliards de litres de lait[1].

Reste que la France aura fort à faire avec des pays comme l’Allemagne et le Danemark, qui se démarquent par un rendement plus élevé et des coûts d’exploitation plus bas.

 

[1] Le Figaro économie, « L’Europe tourne la page de trente ans de quotas laitiers », Éric de la Chesnais, 1er avril 2015. 


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