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Médecine de l’Antiquité

Médecine de l’Antiquité

17-04-2018 à 21:57:30

Poursuivant le voyage que nous avons commencé dans l’histoire de la médecine, nous arrivons à l’Antiquité grecque.

 

Pendant des siècles et quelles que soient les cultures, les soins étaient liés à des pratiques religieuses et les maladies associées à l’intervention de mauvais esprits. En Grèce, on vénère le dieu Asclépios, médecin devenu divin, et on lui érige des sanctuaires à l’écart des villes, souvent à côté d’une source d’eau ayant des vertus apaisantes. Les patients se déplacent, apportent une offrande au dieu et prient pour être guéris.

Les médecins sont très respectés, mais il n’y a pas, au Ve siècle avant J.-C., d’école de médecine, chacun suit un maître pour apprendre. Certaines associations se créent, les Asclépiades, pour transmettre le savoir : c’est de l’une d’entre elles que vient Hippocrate, le médecin le plus célèbre, qui a distingué médecine et religion.

Il a écrit le Corpus, qui contient la description de beaucoup de symptômes, de certains outils de soins et surtout le fameux « serment d’Hippocrate », que tous les médecins prononcent encore aujourd’hui et qu’ils s’engagent à suivre pour se mettre au service de leurs patients. Il a également écrit la « théorie des quatre humeurs » pour expliquer le fonctionnement du corps : pour lui, ce sont la bile noire, la bile jaune, le sang et la lymphe qui agissent de façon distincte pour maintenir la santé et qu’il ne faut pas déséquilibrer.

L’enseignement de la médecine se structure surtout après la fondation de l’école d’Alexandrie avec sa grande bibliothèque en 285 avant J.-C. qui rassemble toutes les connaissances des Grecs et des Égyptiens, notamment en anatomie : les rites funéraires égyptiens, comme la momification, leur ont, en effet, appris beaucoup de choses sur les organes et l’intérieur du corps  humain.

Un autre médecin grec célèbre, Galien, qui soigna l’empereur Marc Aurèle puis Commode, à Rome, étudia le rôle du sang (il pensait qu’il se fabriquait dans le foie) et découvrit l’importance du cerveau pour commander au corps. Il fit de nombreuses découvertes en disséquant des singes, car il était interdit à Rome de disséquer des corps humains. L’essentiel du savoir des Grecs sera transmis de gré ou de force (via les conquêtes, notamment d’Alexandrie) aux Romains et beaucoup de médecins grecs viendront travailler à Rome où ils sont mieux rétribués et ne paient pas d’impôt.

Il est intéressant de noter qu’on a des traces de femmes médecins dès le VIe siècle avant J.-C. en Grèce (les premières se seraient déguisées en homme pour suivre l’enseignement qui leur était interdit) : elles étudient surtout tout ce qui concerne la grossesse et l’accouchement et sont à la fois médecin et sage-femme.

 

Anne-Sophie Biclet

 

Actuailes n° 84 – 18 avril 2018

 


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