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Sophie, infirmière diplômée d’État

Sophie, infirmière diplômée d’État

12-12-2017 à 20:26:31

Pouvez-vous nous présenter votre métier ?

Je suis infirmière scolaire dans un collège public de six cents élèves et dans quatre écoles maternelles et élémentaires accueillant mille deux cents élèves dans les Yvelines.

Le matin, je suis au collège. Mon rôle est d’assurer les soins médicaux simples ; d’appeler ou recevoir les parents, d’orienter vers des spécialistes ou les urgences, quand c’est nécessaire ; de faciliter la scolarité des élèves malades, porteurs de handicap ou dont la scolarité nécessite des adaptations ; et surtout d’accueillir et écouter tout élève qui a besoin de se confier, de déposer son « fardeau » ou tout simplement de pleurer. 

L’après-midi, j’assure les dépistages de santé des élèves de GS et de CE2. Au cours d’un examen individuel, je vérifie la vue, l’audition, les vaccins, les dents, le poids et la taille. J’inscris cela sur le carnet de santé pour le porter à la connaissance des parents et oriente la famille vers des spécialistes si besoin (ophtalmologiste, dentiste, etc.).

Puis j’aborde avec chaque élève les quatre principaux domaines de l’hygiène de vie :

– le sommeil (À quelle heure est-ce que j’éteins la lumière ? Est-ce que je dors assez ? Suis-je en forme le matin ? Quel usage fais-je des écrans ? Y a-t-il une règle d’utilisation des écrans à la maison ?) ;

– l’hygiène corporelle (lavage des mains, brossage des dents et douche régulière) ;

– l’alimentation (Est-ce que je prends un petit-déjeuner le matin ? Est-ce que je mange de tout, fruits et légumes compris ?)

– l’activité sportive et/ou artistique qui permet de développer d’autres compétences que celles purement scolaires, d’apprendre le dépassement de soi et de faire fructifier ses talents !

Enfin, une infirmière scolaire forme aux premiers secours (PSC1) et peut faire des actions préventives de santé.

 

Quels sont les qualités ou les dons particuliers qui sont importants pour l’exercer ?

Une infirmière scolaire doit être réactive pour prendre les bonnes décisions. Elle doit être conseillère auprès des élèves, des parents, comme des adultes de l’établissement et surtout développer des qualités d’écoute, de respect et d’empathie pour permettre à toute personne de se confier sans crainte d’être jugée.

Elle doit aussi faire preuve de discernement pour comprendre quels sont les vrais besoins d’un jeune et pour détecter ceux qui ont besoin que l’on s’occupe d’eux alors qu’ils ne demandent rien. Pour cela, l’œil attentif des professeurs, des surveillants, comme des camarades, est indispensable !

Enfin et surtout, une infirmière doit faire preuve de patience, de compréhension… et de douceur ! Et là, j’avoue que cela peut être un véritable challenge pour moi certains jours ! !

 

Travaillez-vous seule ?

 Je travaille en étroite collaboration avec une assistante sociale. Toutes deux, nous sommes soumises au secret professionnel. Mais pour ce qui est grave, le secret doit impérativement être levé et nous devons assurer la protection de l’enfant.

 

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

J’aime soulager la souffrance des autres, qu’elle soit physique ou psychique.

J’aime me lever le matin et ne pas savoir à quoi va ressembler ma journée, ni auprès de qui je vais pouvoir me rendre utile.

J’aime apporter un sourire ou une parole de réconfort à celui qui vit un deuil, une difficulté familiale ou amicale, ou à celui qui manque de courage, d’espérance ou de confiance en lui.  Je fais en sorte que « mon » infirmerie soit un havre de paix et de réconfort pour qu’un jeune puisse repartir fortifié dans ses études ou dans sa vie.

 

Qu’est-ce qui est difficile dans votre métier ?

J’avoue être confrontée parfois à des histoires bien tristes ou devant lesquelles je me sens bien impuissante ! Je ne peux qu’écouter et compatir.

Le découragement aussi peut me gagner lorsque je vois que certains conseils ne sont pas suivis comme celui de se coucher à une heure raisonnable… ou celui de ne pas laisser les écrans dans la chambre d’un jeune, téléphone portable compris ! Pour son bien !

Il faut sans cesse que je me dise que mon rôle est de dialoguer et de conseiller et qu’il ne m’appartient pas d’opérer, à la place du jeune, la démarche du changement. C’est à lui seul, aidé de sa famille si possible, de s’en donner les moyens.

 

Quelles études faut-il faire pour devenir infirmière scolaire ?

Après le bac (toutes filières confondues), il faut passer un concours pour entrer dans une école d’infirmière. La formation se fait en trois ans. Elle alterne cours théoriques et stages à l’hôpital ou en clinique principalement, mais aussi dans d’autres structures plus inhabituelles comme la crèche, l’entreprise, la prison, etc.

 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune motivé pour suivre votre voie ?

En première partie de carrière, je préconiserais plutôt un poste technique ou médical pur.

Moi-même, mon diplôme d’infirmière en poche, j’ai travaillé en bloc opératoire en salle de réveil. J’ai aimé ce premier métier technique. Mais le contact humain était un peu limité… J’ai souhaité que mon deuxième poste soit plus humain. Travailler en milieu scolaire me donne aussi la possibilité de m’occuper de mes quatre enfants.

 

 

Gaëlle Iordanow

 

 Actuailes n° 78 – 13 décembre 2017

 

 

 

 


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