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Vaccins à mon commandement, piquez !

Vaccins à mon commandement, piquez !

19-09-2017 à 20:30:56

Le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu’à partir du 1er janvier 2018, onze vaccins seraient obligatoires en France, contre trois auparavant.

 

Cette obligation implique concrètement que, pour pouvoir inscrire un enfant à la crèche ou à l’école, il faudra qu’il ait reçu ces onze vaccins. Cette annonce a suscité des réactions très vives de la part d’associations qui s’opposent à l’obligation ou à la vaccination elle-même, souvent parce qu’elles sont convaincues qu’elle est dangereuse ou inutile.

Ce changement dans la politique vaccinale en France est dû au retour de certaines épidémies (notamment de rougeole) ou à l’augmentation des cas de maladies qui avaient quasiment disparu grâce à la vaccination. Ces dernières années, dans plusieurs pays d’Europe comme l’Italie, l’Angleterre, ou encore la France, on constate, en effet, que les parents font moins vacciner leurs enfants, par crainte d’effets indésirables en particulier. Or, lorsque la couverture vaccinale (la proportion d’enfants vaccinés dans une tranche d’âge) est de moins de 95 %, une épidémie peut repartir parce qu’elle trouve suffisamment de sujets à infecter. Elle peut ainsi atteindre des patients qui ne peuvent être vaccinés et sont plus fragiles.

Tous les pays ne réagissent pas de la même façon : en Europe, treize pays n’ont aucun vaccin obligatoire, ils sont simplement recommandés ; quatorze autres en ont au moins un obligatoire et jusqu’à douze. Pourtant, on constate que la couverture vaccinale est souvent la même, voire parfois meilleure, dans les pays sans obligation (du nord de l’Europe ou en Allemagne) où elle est de 98 % environ. En effet, le rapport aux vaccins dépend de l’histoire et de la « culture médicale » de chaque pays. Certains n’obligent pas à vacciner, mais donnent des amendes en cas de non-vaccination d’un enfant !

En Italie et en France, les gouvernements ont choisi d’augmenter le nombre de vaccins obligatoires, à douze pour l’Italie et onze pour la France. Cela ne changera pas vraiment les choses chez nous pour deux raisons : la première est qu’ils correspondent presque exactement aux vaccins actuellement obligatoires et à ceux recommandés. La deuxième est que le gouvernement a prévu que les parents qui ne veulent pas faire vacciner leur enfant pourront faire jouer une « clause de conscience » pour refuser ces soins. Le but est donc davantage d’essayer de convaincre et de redonner confiance dans les vaccins, mais il n’est pas sûr que la méthode soit la bonne…

Anne-Sophie Biclet

 

 Actuailes n° 73 – 20 septembre 2017


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